La pirogue,le va'a
La Pirogue,le va'a
La pirogue polynesienne,le lien entre la mer et l'homme.
Il en existe de toutes les tailles,à un ou plusieurs rameurs.
La plus simple est la petite pirogue à balancier.Le vélo de la mer,le moyen le plus répendu pour se déplacer dans le lagon.
Tout le monde l'utilise,les enfants les pècheurs,les sportifs,hommes femmes sans distingtion.
Une embarcation rudimentaire, belle dans sa simplicité.On l'échoue sur le sable en bordure de plage comme celle de la photo.
On la fabrique en aluminuim,en résine,en plastique et encore en bois.
Une rame et le bonheur est entre vos mains.
On l'arrime à un rocher ou un bloc de corail comme dans cette photo.Deux va'a se balancent et ondulent dans la faible houle du lagon.
Les propriétaires arriveront ,tôt le matin,rame en main pour une promenade matinale,avant le travail.
Très souvent les amateurs occupent leur pause de midi pour aller faire une ballade sur le lagon.Ils délaissent leur travail pour une virée seul ou entre amis.
Sur le front de mer de Papeete,une large esplanade est le domaine des pirogues.Elles s'alignent parfois à plusieurs sur des tréteaux.
Longs fuselages colorés,la peinture brille sous le soleil et lancent des reflets lorsque les embarcations sortent de l'eau.
La rame,l'alongement du bras,les palmes digitales,le moteur de la pirogue.
Elles sont oeuvres d'art.Celle de la photo sont les rames exposées lors du salon de l'artisanat des iles Marquises.
On devine le poli du bois,objet patiné,lustré pour lequel on a toutes les attentions.
Lame fendant les vagues.Une main enserre le manche à mis chemin entre la poignée et la palette bicolore.L'autre main enrobe la poignée solidement.
Le rameur se courbe,son torse rejoingnant ses cuisses,il plonge sa rame profondement,plusieurs fois d'un même coté de la pirogue avant de la plonger de l'autre coté.
Les muscles gonflent,roulent sous la peau.Le dios se noue,le cou se tend.L'effort puis le relachement,brièvement avant de réiterer le mouvement.
Le plaisir,plaisir de la glisse.Les deux rameurs sur la photo se reposent,se laissant glisser dans le reste de leurs efforts.
Le soir tombe doucement.Le ciel endosse son costume de bleux dilués dans le gris de la nuit qui s'annonce.
Plaisir de la course,plaisir de partager.
La sueur coule entre les omoplates,laissant des coulures argentées sur la peau de pain d'épice.
La tète rejetée en arrière,on remplie ses poumons d'air iodé.
Légère odeur de mer,salée,flagrance végétale venant de la terre.
Moorea au loin s'enveloppe dans les voiles de brumes.
Sérénité.